Ski de fond : allié du traileur ?
On entend de plus en plus parler du ski de randonnée, une pratique que de nombreux traileurs incluent dans leur préparation hivernale. On sait aussi que le ski de fond est adopté par beaucoup et qu'il peut être un excellent complément hivernal à la course à pied et plus spécifiquement au Trail. Ainsi, il peut parfaitement s'inscrire dans la préparation hivernale. Nous allons évaluer ici l'impact positif du ski de fond sur l'entraînement hivernal en Trail. Que l’on soit un féru de compétition ou que l’on pratique par soucis de santé, averti ou amateur, l’hiver nous donne l'opportunité de varier son entraînement.
Nous partons d’un constat simple : les plans hivernaux mixent parfois peu les sports. Pourtant, afin de sortir de la monotonie, la montagne nous tend les bras. Nous sommes ainsi embarqués sur l’un des terrains les plus ludiques et bénéfiques aux traileurs, l’espace nordique.
Qu'est-ce que l'entraînement croisé ?
L’entraînement croisé repose sur la diversification des activités : course à pied, ski nordique, ski de randonnée, cyclisme, musculation... Cet entraînement vise l’amélioration de la performance globale, mais avec des apports multiples. L’objectif est de briser la monotonie, travailler différemment en conservant les mêmes intensités, tout en changeant totalement de terrain de jeu de paysages. Les sensations sont nouvelles et les impacts moins traumatisants en comparaison à un entraînement basé uniquement sur la course. Nous sollicitons des groupes musculaires complémentaires et travaillons une proprioception différente, une appréhension du relief, utile en Trail. L’apport de cet entraînement est d’abord la recherche de complémentarité avec notre sport principal, ici le Trail-running. Il implique également un côté ludique non négligeable.
La météo : l'ennemie de la motivation
L’hiver rime souvent, avec froid, pluie, neige ou mauvais temps. Dès lors, il est parfois difficile de trouver la motivation pour aller courir, faire ses séances de VMA, seuil, ou sorties longues. Cette période va souvent de pair avec la reprise post « coupure ». Les gros objectifs de fin de saison sont passés. Le corps et l’esprit ont eu besoin de se régénérer pour pouvoir repartir sur une nouvelle saison, frais. De plus, la motivation peut ne pas être de suite au rendez-vous, surtout lorsque l’on voit la grisaille par la fenêtre. L’aspect plaisir dans l’entraînement est primordial dans la bonne exécution de celui-ci. En effet, qui dit plaisir, dit assiduité et qui dit assiduité, dit progression. C’est ici que le fait de croiser les entraînements prend tout son sens.
Quels transferts du ski de fond au Trail-running ?
Les mois de janvier et de février peuvent rimer avec Trail blanc comme reprise des compétitions. Le ski nordique permet de se familiariser avec les terrains neigeux que l’on y retrouve.
Plusieurs nets avantages s’offrent au trailer qui pratique le ski nordique. Skating ou classique, le ski travaille en profondeur les muscles du haut du corps, ce que le Trail permet moins et que l’on peine souvent à introduire à l’entraînement, faute de motivation. On retrouve une ceinture abdominale renforcée, fascias et obliques tonifiés et amélioration posturale au niveau des deltoïdes, trapèzes et cervicales grâce aux bâtons. Une pratique idéale pour développer une poussée efficace en montée, lorsque l'on utilise les bâtons également en Trail.
Un meilleur gainage assurera un meilleur transfert de l’énergie produite en Trail et le ski de fond permet de le travailler de façon dynamique. C'est exactement ce que l’on recherche en Trail, le mouvement étant au centre même de l’activité. Le ski nordique maintient un travail propulsif, mais très complémentaire à la course. En classique, les impulsions partent d’un appui statique et la poussée est perpendiculaire au sol. Plus éloigné du Trail, le skating impliquera des phases de poussée raccourcies et de biais. Le premier étant plus sollicitant physiologiquement et le second musculairement. Cela en font deux pratiques très complémentaires. Qu’il s’agisse du Trail ou du ski de fond, les deux types d’efforts sont très similaires dans les filières travaillées, de l'aérobie jusqu’au lactique sur séries. On conserve les composantes montagne et relief, tout en variant la sollicitation cardiaque. Enfin, de l’explosif au très long, le ski nordique offre une diversité étonnante d’exercices.
Enfin, la vitesse est une composante de la glisse. Non seulement, le ski nordique nous apprend à lire le terrain bien plus en amont, mais également à nous familiariser avec la vitesse induite par la descente.
Être intelligent dans sa pratique
Comme tous les sports portés, le ski nordique a cet avantage du « zéro choc ». Néanmoins, cela créé beaucoup de croyances : « mais alors, je peux allonger la distance sans rien craindre ? ». Oui, ou presque. La progressivité reste un maître mot car des gênes peuvent vite arriver comme un adducteur qui tire anormalement si l’on en fait trop, tout de suite. Rappelons que l’entraînement croisé hivernal est aussi le moment de jouer la diversité, plutôt que la surcharge… L’absence de casse musculaire rend la récupération plus rapide qu’à pied. Une alternative précieuse à tous les traileurs mordus, ou ceux qui viseraient un ultra tropical pour l’Épiphanie… La principale difficulté peut être d’ordre technique. En effet, la glisse peut ne pas être innée. Mais avec un peu de pratique et une relative constance, vitesse et plaisir seront vite au rendez-vous. En outre, dès les débuts en ski de fond, les aspects cardiaques et la structure musculaire viennent compenser les lacunes techniques, pour produire un effort sérieux. Même si cela est moins ludique, le bénéfice restera très net ! Ensuite, le plaisir des premières glisses viendra rapidement, et un autre monde s’ouvre alors à vous...