Introduction

Antoine Lainé est kinésithérapeute du sport et athlète de haut-niveau en course à pied et trail. En 2023, il a rédigé son mémoire (Diplôme d’Université Expertise en Course à Pied) en créant une étude qui vise à comparer les stratégies mises en place pour prévenir les blessures en course à pied entre les entraîneurs et les kinésithérapeutes.

Pour cela, il a construit deux questionnaires, l’un à l’intention des entraîneurs et l’autre destiné aux kinésithérapeutes. Le questionnaire à l’intention des kinésithérapeutes a obtenu 52 réponses, tandis qu’il a obtenu 10 réponses d’entraîneurs qui comptabilisent un total de 156 athlètes entraînés.

Nous avons donc résumé ce travail dans cet article. Si vous souhaitez retrouver l’ensemble du travail, nous vous invitons à retrouver le mémoire d’Antoine Lainé ici. Il nous semble également important de noter que ce travail a été réalisé pour son Diplôme Universitaire sur une durée d’un an, en parallèle de sa profession. Ainsi, ce travail pourrait servir de base pour des structures d’expertises qui souhaiteraient approfondir le sujet en mobilisant davantage de moyens.

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La course à pied : une pratique en vogue mais pas sans risques

En 2021, on compte 13 millions de pratiquants de course à pied en France, dont 4 millions réguliers. Ce nombre est en augmentation constante, ce qui engendre également une croissance proportionnelle du nombre de coureurs blessés chaque année. Selon Yamato et al. (2015), une blessure en course à pied est « une douleur musculo-squelettique liée à la course dans les membres inférieurs qui provoque une restriction ou un arrêt de la course à pied pendant au moins 7 jours ou 3 séances d’entraînement consécutives programmées, ou qui oblige le coureur à consulter un médecin ou un professionnel de santé. ».

Dès lors, une question se pose : est-il possible d’améliorer l'impact de la prévention des blessures et la limitation des récidives en course à pied, en s’inspirant des outils utilisés par les entraîneurs de ce sport ?

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La charge d’entraînement : cause principale de blessures ?

On connait les bienfaits de la pratique de la course à pied sur la santé à long terme, mais cette pratique est bien souvent freinée par la blessure. On sait aujourd’hui que 50% des coureurs « novices » arrêtent la course à pied à cause d’une blessure.

On sait aussi que la quantification de la charge d’entraînement externe, mais aussi interne, apparaît comme l’un des facteurs clés dans la prévention des blessures.

Néanmoins, même si 90% des kinésithérapeutes qui ont répondu au questionnaire estiment que la charge d’entraînement est la première cause de blessures, 36% d’entre eux ne savent pas la définir. De plus, 53% d’entre eux la définissent comme la relation entre le volume et la durée. Pourtant, la charge d’entraînement est plus complexe que cela et intègre des facteurs internes et externes à l’athlète.

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La charge d’entraînement interne et externe

La charge d’entraînement externe correspond à une mesure de travail réalisée à l’entraînement, en prenant en compte les caractéristiques de l’exercice (intensité, volume, fréquence, durée…).

La charge interne est l’adaptation de l’organisme à la charge externe. Elle varie d’un individu à l’autre, mais aussi d’une période à une autre pour un même individu. Elle englobe les mesures de fréquence cardiaque, le ressenti d’effort (RPE), le lactate sanguin…

Malheureusement, la mesure de la charge d’entraînement se fait souvent par une simple quantification de la charge externe sur l’athlète, sans prise en compte de la charge interne.

Comment intégrer la charge d’entraînement dans un suivi ?

Les entraîneurs interrogés utilisent la plateforme d’entraînement Nolio pour gérer la charge d’entraînement de leurs athlètes. À l’inverse, les kinésithérapeutes sont plus réticents à utiliser ces outils car ils y voient trop d’inconvénients (notamment le côté chronophage) et que l’impact sur la prévention des blessures leur semble négligeable. Pourtant, les résultats semblent être en faveur de l’utilisation de ces plateformes. Le constat d’Antoine Lainé, entraîneur en course à pied et kinésithérapeute est clair : un suivi individualisé de la charge interne et externe chez ses patients permet de réduire drastiquement le nombre de blessures chez ses athlètes et patients en récidive.

Afin de quantifier cette charge, les entraîneurs utilisent principalement les indicateurs suivants : ACWR, charge Foster, RPE, Variabilité de la Fréquence Cardiaque (VFC)…

La complexité de la notion de charge d’entraînement nous montre donc les limites de l’approche des kinésithérapeutes interrogés, qui consiste majoritairement à quantifier la charge sans outils.

L’utilisation d’outils de quantification de charge (comme le font les entraîneurs sur Nolio) permet notamment de prescrire les séances d’entraînement, de prévenir les blessures et le surentraînement… L’individualisation apparaît donc comme la clé de la réussite, dans l’entraînement mais aussi dans la réhabilitation.

Conclusion

Cette étude nous montre donc que le suivi précis de la charge d’entraînement des athlètes est une des clés de la prévention des blessures. Malheureusement, ce sont majoritairement les entraîneurs qui utilisent cela, en quantifiant la charge grâce à différents outils disponibles sur des plateformes en ligne comme Nolio. On pourrait donc imaginer que les kinésithérapeutes utilisent aussi ce type de plateforme afin de mieux gérer cette charge sur leurs patients, mais les inconvénients apparaissent comme trop nombreux pour certains. Pour les dépasser, la création d’une collaboration entre les kinésithérapeutes et les plateformes peut s’avérer pertinente afin de créer des outils adaptés.

La finalité de cette étude nous montre que des solutions sont envisageables pour préserver l’athlète et le faire progresser, car on le sait : « un athlète qui progresse est un athlète qui ne se blesse pas ».

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