Portrait d'athlète : Thibault Colard

Crédit 📸 : Anthony Benoit

Au travers de ce portrait Thibault nous parle de sa médaille olympique, de son changement de sport et de son double projet professionnel et sportif.   Rencontre avec un sportif brillant, qu'il faudra suivre attentivement dans les prochains mois.

" L’important c’est d’apprendre de ses échecs pour continuer à avancer que ce soit dans le sport ou  dans la vie en générale, comme disait N. Mandella :"Soit je gagne soit j’apprends". Cela me correspond plutôt bien je trouve."

Salut Thibault, peux-tu te présenter rapidement pour ceux qui ne te connaissent pas ?

Salut, J’ai 30 ans, j’ai été sportif de haut niveau en aviron et je fais désormais du triathlon. J’ai suivi un cursus universitaire pour devenir ingénieur en informatique à l’INSA de Lyon.

Tu as été sportif de haut-niveau en aviron, quel est ton palmarès ?

J’ai été médaillé olympiques à Rio en quatre sans barreur poids léger et j'ai obtenu quelques autres médailles internationales. Mais être sportif de haut niveau en aviron c’est avant tout beaucoup de courses perdues et un apprentissage long, apprendre à analyser ses erreurs pour ne pas les reproduire sur les courses suivantes.

Peux-tu nous parler de ta médaille aux JO de Rio en 2016, comment s’est déroulée la course ?

C’est une course avec évidemment beaucoup d’enjeux mais sur le moment on ne se concentre pas dessus, on reste mobilisé sur la réalisation de la course. Dans une course d’aviron on sait bien que les choses ne se passe pas tout le temps comme prévu et qu’aux JO il est presque impossible de rester dans sa bulle. Il faut en avoir conscience pour ne pas se laisser déstabiliser et submerger par les émotions. Sur le moment la seule chose à laquelle je pensais c’était de voir le positif dans une arène où tout le monde veut battre tout le monde. Connaître notre valeur par rapport à ce qui se fait de mieux dans notre discipline sportive c’était la question que je voulais connaître. Il fallait « trouver le moyen d’arrêter de réfléchir sans pour autant s’endormir ». C’est une phrase que dit will smith dans La Légende de Bagger Vance, un film que j’adore. La course en elle-même a été impeccable, peu d’erreurs, j’ai dû regarder une seule fois où on se situait par rapport aux autres bateaux (c’était au 1000m et on n’était pas très bien placé) après le 1000m et presque toute la course j’ai voulu être le plus possible à l’écoute du bateau, du sens de la glisse et faire ramer les 3 ptits pères derrière moi. La préoccupation principale était de donner le meilleur et voir à la fin ou nous serions placés.

Tu es passé de l'aviron au triathlon pourquoi ces changements ?

L’aviron est un super sport mais j’ai perdu le plaisir de ramer, je n’arrivais plus à trouver de l’intérêt pour un sport que j’ai pratiqué depuis plus de 10 ans à haut niveau. Le triathlon m’a apporté le plaisir de l’entraînement, la diversité évidemment mais aussi le bonheur de transpirer pour soi. Personne ne m’attend à l’entraînement, je ne le fais que pour moi et en aviron j’avais perdu cet aspect de faire les choses pour soi-même. L’aviron était devenu une contrainte alors que le sport ne doit jamais être un fardeau.

Quels sont tes meilleurs résultats en triathlon ?

J’ai participé au 70.3 de Tallin en Estonie ou j’ai terminé 11ème au général et 2ème dans ma catégorie d’âge chez les amateurs.

Quels sont tes prochains objectifs ?

Le triathlon de Tallinn m’a permis de me qualifier pour les championnats du monde 70 .3 aux Etats-Unis en octobre prochain. C’est donc mon objectif principal. Je me suis aussi inscrit au triathlon L de Lacanau au mois de mai et au 70.3 de Vichy en août. Je pense aussi faire d’autres triathlons mais un peu plus court avant le mois d’octobre.

Si tu devais te qualifier en tant qu'athlète, quels adjectifs utiliserais-tu ?

Je dirai que je suis un bon flémard, en aviron et encore plus en triathlon c’est important d’optimiser son temps que se soit à l’entraînement mais aussi pour la gestion de l’emploi du temps au quotidien. Les contraintes du haut niveau sont tellement exigeantes que si on se laisse submerger par l’environnement on perd tout ! L’équilibre entre le sport, le travail et la vie personnel sont trèsimportant pour soi bien sûr mais aussi pour la performance, être un bon flémard c’est savoir faire l’impasse sur un entraînement quand il le faut, optimiser son temps de récupération et profiter du plaisir de l’entraînement pour que cela ne soit pas un sacrifice mais bien un choix de vie. Être besogneux dans un sport d’endurance c’est important mais il y a toujours une dimension de rendement qu’il ne faut pas négliger. Comprendre l’entraînement, savoir pourquoi on va faire telle ou telle séance permet de mieux appréhender l’entraînement mais aussi de se poser les bonnes questions sur les aspects techniques de chaque discipline, comment mettre sa pelle dans l’eau, comment se propulser en natation, avoir le sens de la glisse, pourquoi courir de telle façon ? toutes ces questions permettent d’optimiser la performance et de donner le meilleur de soi-même. Pour faire du haut niveau selon moi il faut savoir rentabiliser l’investissement énergétique que l’on met dans sa discipline.

La famille Colard est une famille de champion, peux-tu nous parler de ton frère et de ta sœur ?

Oui c’est vrai qu’on fait pas mal de sport dans la famille. Notre éducation nous a conduit à comprendre les valeurs sportives, le respect de soi, le respect de l’adversaire. Il y a toujours une notion de sport plaisir, c’est ce qui nous anime à faire du sport. Quentin mon grand frère a été plusieurs fois champion de France en aviron et a été médaillé aux championnats du monde. On a été champion de France ensemble en double poids léger aussi. Marion, ma petite sœur, a aussi été médaillé aux championnats du monde espoirs et elle fait parti d’une équipe professionnel en vélo aujourd’hui. On s’entraine parfois ensemble, c’est un moment de partage et on s’amuse beaucoup.

En plus d'être un athlète, tu es aussi étudiant à l’INSA de Lyon ? Comment arrives-tu à concilier les deux ?

Oui ça a été compliqué de concilier les deux mais l’INSA propose un vrai cursus pour les étudiants qui veulent faire du sport de haut niveau. Ça fait des études à rallonge mais je ne regrette pas. J’ai eu beaucoup de chance et c’était une opportunité incroyable d’avoir le rythme de vie que j’ai eu.

Tu as aussi un poste à la Fédération Française d’Aviron, quel est ton rôle ?

Je suis data scientist, je m’occupe principalement de l’aspect numérique sur le haut niveau. On a des projets qui vise à moderniser notre pratique afin d’augmenter le rendement à l’entrainement et donc d’être plus compétitifs dans une discipline ou le niveau se resserre sur les dernières années.

Tu utilises Nolio au quotidien, qu'est-ce que la plateforme t'apporte ?

Nolio est devenue depuis cette saison la plateforme que nous utilisons pour centraliser les données d’entraînement du groupe Olympique. Nolio nous apporte un suivi bien plus précis sur les entraînements mais aussi un suivi longitudinal de nos rameurs. Je travaille avec les entraîneurs pour leur apporter les outils dont ils ont besoins sur le terrain. La nouvelle dimension avec Nolio c’est que les entraîneurs ont désormais des valeurs numériques plus précises sur la quantification de l’entraînements de leurs rameurs, évidemment le facteur humain reste prédominant dans le sport de haut niveau mais Nolio permet d’objectiver la qualité d’une séance pour ne pas se faire submerger par les sentiments.

Sur le plan personnel j’utilise Nolio avec un compte Sportif Premium ou je peux programmer mes propres séances. Autrement dit j’expérimente sur moi-même le métier d’entraîneurs. C’est un exercice assez complexe mais j’essaie de lire des livres sur la préparation en triathlon et aussi d’utilisé l’expérience que j’ai eu du sport de haut niveau. Nolio permet d’adapter les entraînements bien sûr mais aussi de suivre la progression grâce aux différents capteurs que j’utilise à l’entraînement. Cela me permet d’objectiver mes séances et d’adapter une semaine à l’autre en fonction des qualités physiologique que je cherche à développer. J’utilise beaucoup la fonctionnalité des stats de Nolio pour comparer d’une saison à l’autre ou j’en suis au niveau du volume horaire et kilométrique afin de suivre une sorte de progressivité.

Quels sont tes projets pour les prochaines années ?

Dans un premier temps limiter les blessures dû à la course à pied et réussir à faire une saison sans trop de problème et sur le moyen terme réaliser une bonne performance sur la distance du half-ironman. Mais avant tout garder le plaisir et le bien-être que le sport peut m’apporter. Je n’ai pas de projet très précis mais plus tôt une vision d’aborder les choses, le triathlon m’apprend à m’adapter aux situations que je rencontre. L’important c’est d’apprendre de ses échecs pour continuer à avancer que ce soit dans le sport ou bien dans la vie en général, comme disait N. Mandella : « Soit je gagne soit j’apprends. »

Communication @ Nolio

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